Atelier québéco-norvégien «Les usages de la littérature» à l'Université de Bergen
Le mardi 1er novembre 2016
Université de Bergen (Norvège)
Avec l'atelier « Les usages de la littérature », les collègues de l'Université du Québec à Montréal, de Trondheim, d'Oslo et de Bergen sont invités à présenter leurs manières respectives d'« utiliser » la littérature. Cet atelier s'adressera surtout aux étudiants (niveau master et doctorants), mais aussi aux collègues intéressés. Notre objectif est de refléter la diversité des approches dans les domaines de recherche et de dissémination littéraires. L'atelier portera non seulement sur l'utilité de la littérature et des recherches littéraires, mais autant sur ses nombreux champs d'application et ses nouveaux champs de dialogue avec d'autres disciplines. Ce sera un atelier ouvert et informel, avec des interventions de 10 à15 minutes plus les questions.
L'atelier est co-organisé par Margery Vibe Skagen et Daniel Chartier, dans le cadre de la coopération entre la section de français de l'Université de Bergen, en Norvège, ainsi que la Chaire de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique et le Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises de l'Université du Québec à Montréal.
PROGRAMME
10H15 - 12H45 et 14H00 - 15H30
Salle N, Sydneshaugen skole, Université de Bergen
10 h 15
Michel Lacroix (UQAM)
« Histoires culturelles et disciplines : usages des rapprochements et confrontations »
Les recherches de l’équipe sur la vie littéraire au Québec ont peu à peu mené à un ensemble de projets sur la vie culturelle, profondément interdisciplinaire (architecture, arts plastiques, cinéma, musique, théâtre, etc.). Cette ouverture engendra plusieurs découvertes, modifia les manières de concevoir l’histoire littéraire, mais suscita aussi plusieurs confrontations entre des traditions disciplinaires multiples. La présentation abordera découvertes et (relatives) incompréhensions.
10 h 45
Trude Kolderup (NTNU) et Geir Uvsløkk (UiO)
« Introduire l'histoire de la littérature française aux lecteurs norvégiens : plaire, instruire et pécher par défaut »
Quels sont les principaux défis à relever quand on écrit une histoire de la littérature française pour un public étranger dans leur langue ? Faut-il inclure ou ignorer les liens éventuels avec la littérature nationale des lecteurs ? Faut-il respecter un canon littéraire traditionnel (mais lequel ?) ou en créer un nouveau ? Et puisqu'il faut couper (le papier coûte cher), comment choisir celles et ceux qui auront droit de cité ? Car il faut choisir, il faut couper et il faut exclure : il faut pécher par défaut. En même temps, il faut – avant tout – instruire et plaire. Tel un buste romain, l'histoire de la littérature peut-elle être belle sans être complète ?
11 h 45
Priscilla Ringrose (NTNU)
« Les usages des théories féministes appliquées au roman L'Amour, la fantasia (1985) d'Assia Djebar, au film Les Intouchables (2011) et à la représentation des mamies au pair dans les médias en France (2011-2014) »
12 h 15
Helge Vidar Holm (UiB)
« Modiano et les failles de la mémoire collective »
Avant la publication en 1997 du roman Dora Bruder par Patrick Modiano, personne (ou presque) ne se souvenait plus de cette jeune fille juive, morte en déportation pendant le Deuxième Guerre mondiale. En juin 1915, la maire de Paris, Anne Hidalgo, inaugura « la promenade Dora-Bruder » dans le 18e arrondissement, près de la porte de Clignancourt. Que s’était-il passé entretemps ?
14 h 00
Daniel Chartier (UQAM)
« L’étude des littératures amérindiennes et inuites comme geste politique »
Depuis des siècles, les cultures des Amérindiens et des Inuits a été mise sous silence. L’étude, l’enseignement, la traduction, l’édition et la mise en valeur des œuvres écrites par les écrivains/nes de ces cultures constitue un geste qui a une portée politique. Le lecteur se sert de la littérature pour s’ouvrir à une culture qui lui était jusqu’alors fermée ; l’écrivain/ne utilise des codes littéraires dominants pour transmettre une vision du monde et, parfois, les pervertir ; l’analyste fait usage de ces œuvres pour réfléchir aux conditions d’émergence du fait littéraire dans des contextes fragmentaires et contemporains.
14h30
Christian Manga
« De l’effet de vie à l’effet de mort dans L’araigne de Henri Troyat
Je voudrais, en quelques minutes, présenter les déclinaisons de la théorie de L’EFFET DE VIE de Marc Mathieu Munch (2004) dans le roman d’Henri Troyat (ci-dessus).
15 h 00
Margery Vibe Skagen (UiB)
« Littérature et savoirs ou le savoir de la littérature »
L'empiètement des études littéraires sur d'autres terrains disciplinaires provoque parfois des crises d'identité salutaires. Comment la recherche en littérature peut-elle se rendre utile aux autres disciplines sans se trahir elle-même? Notre traversée du terrain changeant et indéfini des « new humanities » aboutira à une mise en valeur de l’utilité particulière de la littérature pour l’étude du vieillissement.