Journée d’étude sur les littératures des Premiers Peuples en enseignement supérieur – Tendre vers une décolonisation des pratiques
Le mardi 26 mars 2024, Collège de Maisonneuve (Québec)
Programme — 26 mars 2024
Journée d’étude organisée par Daniel Chartier (CRILCQ, Université du Québec à Montréal), Jean Sébastien (Collège de Maisonneuve) et Eang-Nay Theam (CRILCQ, Collège de Maisonneuve)
Collège de Maisonneuve, le 26 mars 2024.
Au Salon, salle D-2675 (au 2e étage) du campus principal, au 3800, rue Sherbrooke Est, Montréal.
Accès par les stations de métro Joliette ou Pie-IX.
Programme
- Mot de bienvenue du comité (8 h 50 à 9 h)
- Bloc 1 (9 h à 10 h)
- Thème : L’enseignement des littératures des Premiers Peuples
- Daniel Chartier (CRILCQ, Université du Québec à Montréal) et Eang-Nay Theam (CRILCQ, Collège de Maisonneuve)
- Pause (10 h à 10 h 15)
- Regards croisés sur la dramaturgie et le théâtre des Premiers Peuples (10 h 15 à 11 h 45)
- Véronique Basile Hébert (Université du Québec à Trois-Rivières, artiste), Charles Bender (artiste) et Jeanne Moreau-Vollant (artiste, étudiante)
- Dîner (1 h 15)
- Bloc 2 (13 h à 14 h 30)
- Thème : Récits de pratique
- Étienne Mallette (Collège de Maisonneuve), Jean Sébastien (Collège de Maisonneuve) et Emilie Sarah Caravecchia (Collège Montmorency)
- Pause (14 h 30 à 14 h 45)
- Conférence Myriam St-Gelais (14 h 45 à 15 h 30)
o Retracer l'histoire du phénomène littéraire innu : les enjeux d'une approche décoloniale
- Bloc 3 (15 h 30 à 16 h 30)
- Thèmes : Créer et outiller
- Geneviève Hamel (Collège Lionel-Groulx) avec Christiane Carrère (Collège Lionel-Groulx) et Selma Guessous avec Marie Brodeur (Espace de la diversité)
- Mot de la fin et transition vers le verre de la fin.
Cette table ronde est co-organisée par le Collège de Maisonneuve et l’Université du Québec à Montréal, en collaboration avec le Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture au Québec (le CRILCQ), le Laboratoire international de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique, ainsi que le projet « Partager l'histoire culturelle inuite (Nunavik, Nunatsiavut, Nunavut) » financé par le Fonds pour l'histoire du Canada du Ministère du Patrimoine.
Appel à communication — 16 février 2024
Un matin très tôt, / une troupe de robustes / et pieux héros / resplendissants de la splendeur / du Vieux Monde, / arrivent dans le Nouveau.
Ils quittent leur navire en ramant, / sautent dans les vagues et accostent.
Enguirlandés, chargés de drapeaux, / de chansons et de belles paroles, / ils saluent les sauvages abasourdis / qui attendent nus sur le rivage, / impatients de goûter aux fruits de la civilisation.
Ou bien : / Un matin très tôt, / un tas d’arrogants / fanatiques religieux, / chassés du Vieux Monde avec raison, / arrivent dans le Nouveau.
Ils se faufilent dans des rafiots, / pataugent dans les vagues et trébuchent.
Vêtus de haillons crasseux, / trempés et puants comme des gueux, / bourrés de vices et d’avidité, / ils saluent les Américains / qui attendent sur le rivage, / prêts à partager les fruits de la civilisation / avec ces misérables créatures débauchées.
Ou encore : / Inventez donc l’histoire qui vous arrange.
Thomas King, Fragments d’un monde en ruine, Montréal, Mémoire d’encrier, 2021.
Cette journée d’étude, co-organisée par le Collège de Maisonneuve et l’Université du Québec à Montréal, a pour objectif de permettre un partage entre professeur·e·s au sujet des littératures autochtones tant en ce qui a trait à leur place dans les programmes, aux enjeux propres à leur enseignement qu’aux pratiques pédagogiques en classe.
La place des cultures autochtones, notamment des littératures autochtones, est de plus en plus reconnue. C’est notamment le cas depuis 2020 dans la plus récente version d’un document du ministère de l’Éducation pour le primaire et le secondaire, le Référentiel des compétences professionnelles - profession enseignante qui rappelle ceci à propos des Autochtones : « Ces peuples fondateurs contribuent à la société québécoise et y occupent une place importante. À ce titre, ils peuvent légitimement s’attendre à ce que les réalités autochtones soient considérées indépendamment de celles des nouveaux arrivants. »
Au collégial, le programme d’enseignement de la littérature n’impose qu’un contenu culturel spécifique : dans le troisième cours de la séquence, les étudiant·e·s sont appelé·e·s à reconnaître les caractéristiques de textes de la littérature québécoise. Les professeur·e·s dans les collèges enseignent depuis plusieurs années, et de plus en plus, des œuvres écrites par des Autochtones. Ces initiatives individuelles posent à la fois des questions politiques pour l’éducation supérieure et des questions pratiques quant à la posture, des professeur·e·s et des étudiant·e·s, dans l’approche de ces textes.
À l’Université, quelques programmes d’enseignement des études littéraires (par exemple à l’Université du Québec à Montréal et à l’Université Laval) ont récemment ajouté au premier cycle des cours récurrents sur les enjeux littéraires autochtones. Aux cycles supérieurs, le nombre de mémoires et de thèses sur ces sujets augmentent et signalent un intérêt des étudiant·e·s (et des futurs enseignant·e·s) pour les questions autochtones. Des groupes de recherche appuient l’étude de ces littératures et facilitent les liens entre recherche et enseignement. Toutefois, le manque d’outils de base et le fait que cet intérêt demeure récent, dénote le caractère fragile de ces avancées institutionnelles.
La question de l’enseignement des littératures autochtones couvre aussi une volonté de déconstruire un système en place ou, du moins, le remettre en question. Aussi, nous souhaitons nous interroger sur la place cruciale de l’enseignement comme mécanisme de décolonisation dans la société.
Pour cette journée d’étude, nous invitons les professeur·e·s, étudiant·e·s des cycles supérieurs et chercheur·e·s, du collégial comme de l’Université, à proposer une contribution d’une quinzaine de minutes sur l’une ou l’autre des questions suivantes, sans toutefois s’y limiter :
· Présentation d’une pratique pédagogique utilisée pour l’enseignement d’une œuvre autochtone
· Réflexions sur les découpages nationaux du monde colonial et les littératures autochtones
· Réflexions sur les approches pour l’enseignement de textes autochtones écrits dans une langue coloniale
· Discussion de la place des œuvres en traduction (d’une langue autochtone au français ou de l’anglais au français)
· Comparaison des genres littéraires occidentaux et des genres de récits dans différentes cultures autochtones
· Évolution des programmes et des sujets de recherche en études littéraires
· Présence de professeur·e·s et de chercheur·e·s autochtones dans les institutions
· Rôle de la traduction comme processus décolonial
· Décolonisation des pratiques aux études supérieures
Les propositions de communication, d’une longueur de 300 mots, accompagnées d’une courte notice biographique, doivent être envoyées à entheam@cmaisonneuve.qc.ca, jsebastien@cmaisonneuve.qc.ca et imaginairedunord@uqam.ca avant le 16 février 2024. Une réponse sera rendue avant le 21 février 2024.
Veuillez noter que la journée d’étude aura lieu au Collège de Maisonneuve et que les frais de déplacement devront être assumés par les participant·e·s.
La journée d’étude est organisée par Daniel Chartier (Université du Québec à Montréal), Jean Sébastien (Collège de Maisonneuve) et Eang-Nay Theam (Collège de Maisonneuve).
Elle s’inscrit dans le cadre des travaux du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture au Québec, du Laboratoire international de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique, de l’Université du Québec à Montréal et du Collège de Maisonneuve, que nous remercions pour leur soutien à l’organisation de cette journée, ainsi que dans le cadre du projet « Partager l'histoire culturelle inuite (Nunavik, Nunatsiavut, Nunavut) » financé par le Fonds pour l'histoire du Canada du Ministère du Patrimoine.