Récits humoristiques de Henri de Puyjalon sur la Côte-Nord
Tour à tour « propriétaire sans profession », « industriel », « scientifique », « gardien de phare », « chasseur », « naturaliste », « gardien de chasse » et « explorateur », Henry de Puyjalon (1841-1905) incarne au 19e siècle le modèle de l’intellectuel européen fasciné par les grands territoires isolés, rudes et sauvages du Nord. Issu de famille noble, il vit quelques années dans le milieu des cabarets de Paris avant d’immigrer à Québec, puis sur la Côte-Nord, où il s’installe sur une île déserte pour y vivre modestement avec sa femme, Angélina Ouimet, fille de l’un des premiers ministres du Québec, jusqu’à sa mort. Naturaliste — nous dirions aujourd’hui : environnementaliste — bien avant l’heure, il s’inquiète de la disparition rapide de la faune et des espèces marines du Saint-Laurent et rédige divers ouvrages, dont le délicieux Récits du Labrador (1894), jamais réédité depuis. Ce recueil, exceptionnel dans la littérature de l’époque, demeure aujourd’hui pour nous, comme il l’était pour son biographe Damase Potvin en 1938, « une découverte ». Composé de récits d’un humour fin, il dessine avec amour et détachement à la fois divers portraits du « Labrador », à une époque où son évocation signifiait encore effroi, solitude et désolation.
Avec une introduction de Daniel Chartier.
Henri de Puyjalon, Récits du Labrador, Montréal, Imaginaire | Nord, coll. «Jardin de givre», 2007, 208p.
ISBN 978-2-9233-8507-5