Julien Hocine
«Le changement climatique : un préjudice culturel pour les Inuits dans l'Arctique. une analyse exploratoire et comparative des discours de Sheila Watt-Cloutier et Aqqaluk Lynge»
Résumé du mémoire
Depuis la création du Conseil circumpolaire inuit en 1977 à Point Barrow en Alaska, les Inuits disposent d'une organisation non gouvernementale pour défendre leurs droits et faire entendre leurs voix sur la scène politique régionale, notamment auprès des États-nations de l'Arctique. Les débats que les réalités du changement climatique animent dans la sphère publique et les discours qui en sont issus invitent à explorer la manière dont le phénomène est construit et compris sur le plan du discours. En prenant en compte à la fois l'historicité des échanges et ses dynamiques de pouvoir entre Autochtones et allochtones dans le Nord, et la manière dont les bouleversements climatiques sont articulés, c'est à des voix minoritaires et nécessairement engagées dans une remise en question des discours dominants que la recherche doit porter son attention. Dans ce mémoire, nous partons des enjeux contemporains du développement des ressources dans l'Arctique et des rapports de pouvoir inhérents au contexte politique régional et à la construction de savoirs afin d'interroger la construction de sens sur le changement climatique et l'Arctique sur le plan discursif. L'aire d'analyse de cette recherche s'attarde à la pratique de deux acteurs politiques inuits, Sheila Watt-Cloutier et Aqqaluk Lynge, à travers un corpus exploratoire composé de huit interventions publiques. La principale hypothèse de travail suggère qu'une articulation de l'identité des Inuits et de leur relation singulière à l'environnement et au territoire contribue à définir le changement climatique avant tout comme un préjudice culturel. L'approche critique de ce mémoire s'appuie sur un paradigme constructiviste, déployée afin de mobiliser des concepts capables de saisir les dynamiques discursives favorisant la reconnaissance du lien singulier qui unit les Inuits à l'environnement. À partir des résultats, on observe que la négociation de sens autour des réalités du changement climatique s'appuie sur une déconstruction de représentations courantes de l'Arctique, du territoire et de son environnement pour tendre vers la redéfinition d'une expérience inuite de ces éléments et recomplexifier les enjeux sociaux et culturels de la fonte des glaces de mer.
Depuis 2018, Julien Hocine est doctorant et à ce titre, il a aussi une présentation à titre d'étudiant au doctorat.
Martineau, Martineau et Julien Hocine (2016). Les conteuses et conteurs contemporains au Québec : une profession en quête d’identité et un sens de la parole publique à retrouver. Revue « Agon », 8 (11) : 86-116. Repéré à http://agon.unime.it/files/2017/04/S0804.pdf
Hocine, Julien (2017). Une enquête au cœur de l’hiver. Revue Cahier d’école, 1. Repéré à http://www.cahier-ecole.com/une-enquete-au-coeur.html
Hocine, Julien (juillet 2013). « Actus Terre : Le climat est la première cause des déplacements de populations ». Science & Vie(Montrouge) : pp. 26-27.
Martineau, Martineau et Julien Hocine (2016). « L'art subversif des contes : création d’un autre espace de parole et d'un nouvel imaginaire social », 84e congrès de l’ACFAS, Montréal, 9 mai.
Hocine, Julien (2015). « Une voix inuite sur les enjeux climatiques et circumpolaires de l'Arctique : Quelle(s) évolution(s) de la perspective d'Aqqaluk Lynge du Conseil circumpolaire inuit ? », deuxième table ronde internationale de la Chaire de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique, Montréal, 5 octobre.