Marie Mossé

Marie Mossé

Étudiant(e)s des cycles supérieurs
Programme d'étude
Doctorat en études littéraires
Université
Université du Québec à Montréal et Université de Lorraine
Courriel
marie.mosse@univ-lorraine.fr
Titre du mémoire et/ou de la thèse

L'invention du voyage d'Islande au XIXe siècle : genèse, contexte et enjeux d'une forme littéraire

Sous la direction de
Date de dépôt
2022

Résumé

La jeune forme littéraire qu’est le voyage d’Islande naît dans le courant du XIXe siècle : elle est portée par un contexte de (re)découverte des ressources – matérielles, culturelles et littéraires – de l’Islande par les nations de l’Europe occidentale et de l’Amérique du Nord, amorcé au siècle précédent. La présente thèse entend tout d’abord proposer une archéologie du voyage d’Islande, dont elle situera l’émergence au carrefour de deux paramètres : d’une part, l’intertextualité de la littérature viatique dans son ensemble, dont le voyage d’Islande réinvestit le vaste panel de représentations de l’altérité ; d’autre part, l’histoire séculaire des représentations -essentiellement exogènes – du Nord et de celles et ceux qui l’habitent, indépassable héritage des voyageurs en Islande. La dimension contradictoire de l’imaginaire occidental de l’Islande et les tensions dynamiques qui l’animent nous inviteront ensuite à en interroger l’influence, voire la reconduction sur le plan de la poétique du voyage d’Islande. Pour ce faire, nous en proposerons la phénoménologie dans notre travail de recherche. Le voyage d’Islande en tant que forme littéraire prend son essor et gagne son institutionnalisation dans le contexte de la mutation de la littérature viatique, du modèle discursif du récit de voyage savant à visée encyclopédique vers celui du voyage romantique, « genre mêlé » (Philippe Antoine) pluriel et plastique. Mais le voyage d’Islande est également caractérisé par deux paradoxes. Le premier paradoxe se situe sur le plan synchronique : il s’agit de la collusion de patrons textuels a priori exclusifs les uns des autres, car respectivement définis par des réseaux de représentations antithétiques dans la géographie symbolique occidentale. Le second paradoxe, situé quant à lui sur le plan diachronique, réside dans l’existence discrète, mais certaine d’une logique nostalgique et anachronique présidant au choix par les voyageurs du XIXe siècle de paradigmes formels révolus dans l’histoire de la littérature viatique. Dans un dernier temps de notre analyse, nous interrogerons la persistance – ou la mutation – de l’ancrage référentiel du voyage d’Islande en dépit de son processus de littérarisation par l’intertextualité et le mélange de genres, et de la progressive décorrélation entre patron(s) textuel(s) anachronique(s) et réalité à mettre en discours. Le cas statistiquement le plus représentatif d’intertextualité dans le voyage d’Islande – l’insertion du corpus littéraire islandais médiéval et postmédiéval – nous invitera à poser frontalement la question de la situation du voyage d’Islande dans le champ littéraire, entre genres fictionnels et genres référentiels. Ce faisant, nous supposerons l’existence d’une référentialité conditionnelle de ce corpus viatique, dont le statut épistémologique serait infléchi par la spécificité d’un rapport nordique à la vérité et à la fiction.

À compter de 2022, Marie Mossé est devenue chercheuse associée au Laboratoire et à ce titre, elle a une autre présentation sur ce site.


On peut télécharger la thèse de Marie Mossé sur le dépôt institutionnel Archipel.